 Les femmes à l'assaut du netPar Laure Noualhat, le 6 janvier 2000 L'internet se féminise, modérément mais un chouïa quand même puisque deux portails sont venus rejoindre la tribu des sites de filles en 1999. Ici, le réseau n'est qu'un outil supplémentaire pour vendre des savons. Là, c'est un médium d'expression dont s'emparent celles qui ont des choses à dire. À chacune son site dans le net féminin. Encore à ses balbutiements, le web féminin français ne peut avoir que de beaux jours devant lui. Les femmes apprivoisent doucement la souris ; une dynamique féminine se dégage, les nanas prennent les commandes des sites mais, pour l'heure, les stratégies empruntées fleurent bon les gros sous. Quatre sites ont retenu notre attention. Les perspectives d'un web féminin plus mature laissent espérer leur multiplication.« C'est très facile de cibler les femmes aujourd'hui. En tout cas, c'est plus facile que de monter un projet de site pour les accros du jardinage », explique sans détour Bernard Maître, du fonds Galileo Partners, un des capitaux-risqueurs qui scrutent en permanence le marché de l'internet pour y dénicher les projets prometteurs. Les sites axés sur la séduction de l'internaute-femme bénéficient d'un a priori favorable : l'enjeu est à la hauteur du marché, vaste. La fameuse ménagère de moins de 50 ans ne surfe pas encore mais les femmes représentent déjà 37 % des internautes français d'après NetValue ou 41 % selon d'autres sources. « Disons, grosso modo, qu'un tiers des internautes sont des femmes », signale à ZDNet Céline Gallet, chef de pub chez Interdéco (la régie publicitaire du site Elle). Le sexe faible devrait bientôt atteindre les 50 %, selon des études qui montrent l'augmentation de la part des femmes dans la population internaute française. La parité bataille aussi chez les internautes ! La femme, consommatrice en chef Or, la femme est depuis toujours considérée comme la clef de voûte de la consommation dans la cellule familiale. Chez les annonceurs, le discours est sans ambiguïté et on se pourlèche les babines d'avance : « Les sites féminins sont très recherchés », explique Céline Gallet, « les femmes sont des cibles privilégiées pour les publicitaires, ce n'est pas nouveau. Ce sont elles qui décident de l'acte d'achat dans le couple. » Et le défi est à la mesure du marché : les sites web féminins seront-ils capables de fidéliser leur “internetorat” ? Avec quelle justesse sauront-ils faire évoluer leur contenu en fonction des données sur leurs lectrices ? Tâche d'autant plus ardue pour un média dont on attend une réactivité dense et permanente. L'industrie du magazine, elle, a mis des décennies à dresser le profil de son lectorat mais, une fois défini, c'est une base de travail qui n'est pas remise en cause sans cesse. « Les projets avec un contenu intelligent ne sont pas déboutés, au contraire, nous, on n'attend que ça », ajoute Bernard Maître.
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